Des fours à faire rougir les boulets

Les fours à faire rougir les boulets furent mis au point après l’époque de Vauban, vers 1750 et utilisés jusqu’en 1840, période où les boulets devinrent des obus. Un boulet avec charge explosive est un obus. De même, les constructions en fer des bateaux rendirent obsolète cet usage.

Les navires en bois qui auraient tenté de prendre le port de Brest auraient souffert de nos canons, avec leurs boules incendiaires.

Le goulet et son vestibule avaient certaines de leurs batteries dotées de cet équipement.

La côte de Plouzané possédait trois de ces fours.

Le nombre important de canons exigeait deux fours sur la batterie basse du fort du Mengant. Il reste toujours les vestiges de l’un d’eux. Le fort du Dellec possédait le sien.

Au Mengant, une bonne partie d’un des fours à réverbère subsiste. La voûte a disparu.

Source : https://patrimoine.bzh/

Le rempart de la batterie basse souffre de l’assaut des vagues. On voit le fourneau, en arrière-plan. Il a réussi à échapper à la destruction totale. Les pièces en fer comme les portes du four ont disparu, tout comme sa partie haute et ses briques réfractaires.


D’intéressants graffitis couvrent un pan du mur de la ruine . On devine des voiliers avec leurs matures, des voiles et des bouches de canons.

Au fort du Dellec, un plan indique la présence d’un de ces fours. Il était placé à proximité immédiate des pièces d’artillerie.

Il se situait sur le terre-plein bas du site.

D’autres fours à boulets équipaient les batteries du goulet et de son vestibule :

  • Deux ensembles sur la batterie de Cornouaille. Il n’en reste rien.
  • Un sur la batterie de Beaufort. Il reste un soubassement.
  • Un au fort de la Fraternité. La moitié a été sauvée.
  • Un à la tour Vauban de Camaret. Il est entièrement restauré.
  • Un à la batterie de Toul al Logot, à Plougonvelin. Rien ne subsiste.
  • Et peut-être d’autres …

Ces systèmes avaient un usage peu pratique. Il fallait préparer le feu, attendre la bonne rougeur et charger la gueule du canon. Le boulet brûlant venait affleurer la poudre. Le tout avec le stress du combat. Cette technique fut peu ou pas utilisée. Les boulets explosifs mirent fin à cette période.

Gilbert Mellaza

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