Visite de la batterie de rupture du Dellec

La batterie basse du ravin du Dellec ou batterie de rupture du Dellec est située sur la plage du grand Dellec à l’ouest du fort du même nom.

Elle a été aménagée en 1882/1883 dans l’objectif d’être utilisée comme dernière phase de défense de la rade de Brest pour tirer de plein fouet et à courte distance sur les navires au niveau de la ligne de flottaison.

Ce type de batterie est très souvent masqué aux vues du large. En effet elles sont construites dans un rentrant de côte ou en utilisant un masque naturel ou artificiel.

La batterie du Dellec est protégée par une petite enceinte bastionnée percée de créneaux de fusillade et suivant le relief (photos 1 et 2).

Photo 1
Photo 2

Sur le littoral de Plouzané, 3 batteries de rupture ont été construites sur la même période : la batterie basse du Minou ou batterie casematé du Minou (Visite panoramique à 360° de la batterie de rupture du Petit Minou – Les Vigies du Minou ), la batterie de rupture du Mengant, et la batterie de rupture du Dellec.

Figure 1 Plan de la batterie de rupture du Dellec

A sa construction la batterie du Dellec était équipée de quatre canons de gros calibre de 32 cm (photo 3) installés sur les plateformes d’artillerie (photos 5 et 6) comme on peut l’observer dans l’ellipse bleue sur la Figure 1.

Photo 3 : montage photo de la batterie de 32
Photo 4 : Canon de 65 mm qui aurait dû armer la batterie de rupture du Dellec
Photo 5 : plateforme d’artillerie
Photo 6 : plateforme d’artillerie

La batterie a été modifiée en 1910 pour recevoir 6 canons de 65 mm mais qui n’ont jamais été installés (photo 4), à la fin 1914 il y a 4 canons de 95 mm à la place.

A l’ouest du site, sous la végétation, se trouve le poste de commandement en béton armé ainsi que le poste télémétrique en maçonnerie qui possédait une couverture en tôle.

Le magasin à poudre construit entre 1885 et 1886 (photo 7) comme indiqué dans l’ellipse rouge sur la Figure 1 permettait de stocker la poudre noire qui est l’explosif principal pour l’artillerie à cette époque.

Photo 7

Il se compose :

  • d’un vestibule (photo 8)
  • d’une chambres de stockage (photo 11)
  • d’une chambre des lampes où est placé l’éclairage (photo 9)
  • d’un couloir de circulation d’air que l’on appelle « galeries enveloppes » qui entourent la chambre de stockage (photo 10)
  • de deux puits d’aération qui permettent également d’apporter de la lumière.
Photo 8 : Le vestibule
Photo 9 : La chambre des lampes
Photo 10 : La galerie enveloppe
Photo 11 : La chambre de stockage

Actuellement en terre battue, le sol était recouvert à l’origine d’un plancher en bois surélevé permettant la circulation de l’air.

Différentes mesures sont prises afin de prévenir toute explosion.

A l’époque pour accéder au magasin, les soldats doivent obligatoirement quitter leurs chaussures à clous pour des sabots en bois.

L’éclairage s’effectue la journée grace à un miroir qui diffuse la lumière par le biais des puits de lumière. La nuit le magasin est éclairé par une lampe fonctionnant au colza qui est placée dans la chambre des lampes derrière une vitre de 2 cm d’épaisseur.

La batterie de rupture du Dellec est actuellement occupée par l’association des plaisanciers du Dellec et nous remercions son président Glen Le Bras de nous avoir permis d’y accéder

Recherches effectuées par Rémy Salaün, Yannick Lenouvel et Gilbert Mellaza

Photos et montages photos réalisés par Yannick Lenouvel

Sources

  • inventaire patrimoine région Bretagne
  • fortificationetmemoire.fr
  • association 1846 et son président Mr Patrick Jadé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *